LOURDES NE LAISSE JAMAIS INDIFFERENT !

Témoignages de Malades et Hospitaliers

Je vais à Lourdes depuis 1981 en tant que malade. Depuis plusieurs années, j’avais le désir de m’engager encore plus. J’y ai beaucoup réfléchi et après en avoir parlé, ce désir de m’engager dans l’hospitalité diocésaine est devenu plus grand, plus fort.

C’est alors que j’en ai fait la demande qui a été acceptée. Le 24 février 2008, j’ai fait mon engagement. C’est une fierté pour moi de servir Jésus et Marie, de représenter les malades de notre paroisse, ceux qui ont le désir de faire le pèlerinage et ne le peuvent pas pour diverses raisons. Je les porte dans ma prière.

C’est une grande grâce que le Seigneur m’a donnée en ce 150ème anniversaire des apparitions de Marie à Bernadette. En décembre 2007, j’y étais pour l’ouverture du Jubilé.

Me trouver avec vous aujourd’hui, en tant qu’hospitalière me remplit de joie et prouve que même en fauteuil roulant, on peut aider son prochain par de très petites choses. Mon  rôle était d’animer la prière dans les chambres, à la salle à manger, avec de petits groupes, faire le chemin du Jubilé, ce que j’ai fait le mieux possible.

La maladie ou le handicap ne sont pas des excuses pour ne pas se sentir concerné. Que tous ceux et celles qui hésitent encore à faire cet engagement le fasse. Ce service est le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux malades.

Je remercie la Vierge Marie de m’avoir aidée. Je remercie également tous les hospitaliers et hospitalières, le personnel soignant et tous les jeunes qui ont pris sur leur temps de vacances pour être avec nous.

Quant à moi, j’espère ne jamais vous décevoir.

Encore merci.

                                                                                                          Micheline DRUART

                                                                                                          Train Violet

 

 

 

Hospitalité à Lourdes. Une vraie vie en église.

La définition du mot hospitalité qualifie l’action de se montrer accueillant et généreux envers ses hôtes, ce terme n’est en aucun cas galvaudé en ce lieu de grande fraternité.
Questionné par un article lu dans le TGV qui filait à 300 kms à l’heure, à l’image de nos vies, j’ai répondu : « pourquoi pas ». Prendre une semaine sur ses vacances pour donner de son temps, pour écouter, pour partager et pour prier : ça valait le coût d’essayer.

C’était une expérience dont j’avais entendu parler et pour laquelle beaucoup m’ont souvent dit une fois, revenu : « vas-y, tu comprendras ». Très juste, même s’il demeure une grande part de mystère ! quelle extraordinaire et surprenante expérience. J’en reviens bluffé… Aujourd’hui,  tout se monnaye.

S’engager est de moins en moins courtant, or en ce lieu saint, un nombre impressionnant de bénévoles paient leur séjour pour payer de leur temps et de leur énergie pour les autres ! Etonnant !

Quelle diversité de gens, de personnalités, de nationalités, que de motivations tellement différentes au sein même des hospitaliers et tout cela marche !!! Formidable fraternité, l’esprit est à l’œuvre, une source inépuisable d’amour irrigue cette terre bénie.

Les malades qui sont toujours au centre dans les actions à mener, sont eux aussi tellement différents selon leur souffrance, leur sensibilité, leur origine. Ils sont souvent les premiers à s’entraider, à s’encourager. Bel exemple de décentrement par rapport à ses souffrances.

Que de beaux moments vécus tantôt légers, avec l’humour, on fraternise un peu plus, tantôt forts, profonds, vrais ! Le notre père récité mains dans les mains, de lit en lit, de fauteuil en fauteuil, de souffrants en valide, quelle ferveur, quelle vibration dans la prière !

Vivre pour la première fois un rassemblement commémorant le 150ème anniversaire des apparitions et la grande visitation, l’année du millénaire de Notre Dame du St Cordon m’aura permis de vivre de grands moments de grâce.

Quand à l’organisation qui demande du doigté, du savoir-faire et tellement de temps avant et après le pélé, chapeau !

Mais qui est-ce qui pousse donc tout le monde à œuvrer et à persévérer ?

Chaleureuse amitié fraternelle à tous ceux croisés durant cette semaine.

A l’année prochaine.

 

                                                                                  Dominique, hospitalier du Train Vert

 

 

Je suis allée à Lourdes cet été en tant que malade et ce premier pèlerinage en ce lieu béni a été une expérience merveilleuse. J’ai vécu là-bas des moments très forts. Chaque instant a été véritablement magique pour moi. J’ai retrouvé une vraie confiance en notre maman du Ciel, la Vierge Marie.

Je tiens à remercier d’abord tous les soignants, accompagnants, hospitaliers et hospitalières. : un grand merci pour leur présence rassurante, leur disponibilité à tout égard, pour toutes leurs petites attentions de chaque jour, et surtout pour leur entrain et leur sourire ineffaçable.

Merci également à toutes ces personnes malades qui m’ont énormément apporté. Leur sourire : leur regard rempli de joie, leur foi qui, malgré la douleur et la maladie reste présente : tout cela m’a fait beaucoup de bien. C’était magnifique et émouvant de voir tous ces gens heureux de vivre ensemble ces moments si intenses auprès de la Vierge Marie. Je me suis vraiment sentie en communion avec tous, frères et sœurs dans la foi.

J’ai trouvé à Lourdes l’impression de former une vraie famille dans la foi chrétienne. Cette foi qui s’est renforcée en moi grâce à ce pèlerinage. Je n’oublierai jamais tous ces moments merveilleux mais surtout, je n’oublierai jamais aucun de ces visages rayonnants que j’ai rencontrés.

Je voudrais pour terminer, confier à vos prières et à la Vierge Marie, toutes les personnes qui souffrent d’anorexie mentale ou de boulimie. Ce sont deux fléaux, deux démons, qui en s’infiltrant dans notre vie, la détruisent à petit feu. Ces deux maladies sont terribles. Je suis anorexique depuis bientôt dix ans (j’en ai dix-neuf) et je dois mener un combat de chaque jour pour combattre la maladie. De multiples peurs m’assaillent et m’envahissent très souvent : alors j’essaie de prier. Cette maladie du corps et de l’âme détruit et empoisonne la vie de nombreuses personnes. Aussi, je vous confie, ainsi qu’à la Vierge Marie, tous ces malades. Que vos prières les aident à se battre, qu’elles leur redonnent espoir, force et courage.

Merci encore mille fois pour ce merveilleux pèlerinage que j’ai vécu avec vous tous !

Rendez-vous l’année prochaine !

                                                                                  Ariane Leblanc

 

 

Il y a 3 ans, je suis partie à Lourdes pour la première fois avec le pèlerinage diocésain de Cambrai. Arrivée à Lourdes, j’ai été très fortement déçue du monde impressionnant qui va à Lourdes. On ne peut même pas avoir des moments de solitude et de silence auprès de la grotte tellement les gens sont indisciplinés, téléphone portable qui fonctionne à l’entrée du sanctuaire et également à la grotte et je ne m’étale pas trop sur la population italienne qui monopolise Lourdes. Le seul endroit où j’ai pu prendre quelques moments de prière furent au temple de l’adoration. Là, je me suis dis qu’au Carmel de Douai, je peux prendre aussi du temps de prière sans faire autant de route.

Mais alors, lors de la procession eucharistique organisée par le diocèse, on demande des volontaires auprès des pèlerins présents pour prendre en charge un des malades. J’ai donc accepté de pousser avec une autre personne et là, j’ai ressenti une telle joie de voir tous ses malades remplis de joie et d’espérance, malgré leur handicap que je me suis dit que la prochaine fois que je reviendrai à Lourdes, ce sera en tant qu’hospitalière. Voilà en 2008, Marie-Stéphane, hospitalière de Lourdes, me propose de l’accompagner et de faire ma première expérience en tant qu’hospitalière.

J’ai vécu des moments de grâce pendant les 5 jours vécus à Lourdes que je suis prête à revenir en tant qu’hospitalière et de donner toute ma joie aux malades que j’aurai en charge.

                                                                           Manenti Bruna, hospitalière du Train vert

 

 

Tous appelés à servir

Chacun de nous possède des dispositions naturelles pour exercer telle ou telle fonction dans la société à laquelle nous appartenons. Malgré ces atouts et l’envie de se rendre utile quelque part, il faut bien avouer que l’on est parfois obligé de se faire violence pour passer à l’action : serai-je à la hauteur ? N’est-ce pas vanité de prétendre à … ? Ne vais-je pas prendre la place de quelqu’un ?

Pourtant, ces moments de doutes passés, le désir de se mettre au service des malades, au cours d’un pèlerinage à Lourdes, a été plus fort que toutes mes appréhensions. Je pensais m’y rendre pour apporter et … j’ai reçu bien plus que je ne l’aurais imaginé.

Pour servir, il faut d’abord adhérer totalement à la tâche qui nous attend : c’est-à-dire, mettre pendant quelque temps sa vie et sa petite personne entre parenthèses, ce que j’ai essayé de faire ! Ensuite et surtout, ne pas considérer la personne que l’on sert, le malade que l’on aide, la personne âgée que l’on accompagne, comme un être à part, différent des autres mais n’être intéressé que par l’humanité qui se dégage de cette personne et savoir que cette humanité doit être respectée, car c’est le reflet de ce que je suis, moi ; de ce qu’est notre humanité toute entière. Il faut effacer en soi tout sentiment qui peut ressembler à de la pitié ou de la commisération : l’autre Est, si je l’aime, si j’aime le Christ à travers lui.

Quel programme ! Me direz-vous… ? Et pourtant, il me semble que cet enjeu est à la portée de tous car je reviens de Lourdes avec tant de bonheur dans le cœur et dans la tête, que je sens mon énergie décupler et prête à servir à nouveau.

                                                                                                                     Martine du Train Blanc-Bleu

 

 

Première découverte de Lourdes que je ne connaissais pas.

Au premier contact avec les responsables, j’ai ressenti une chaleur humaine dont j’avais besoin, ayant perdu un fils en 2005 et mon compagnon en 2007.

Pendant le pèlerinage, j’ai participé à tout ce qui m’était proposé et je me sentais poussée à le vivre.

Au retour, lorsque j’ai repris le courant de la vie, je suis entrée dans une église alors que j’étais très angoissée. Avant Lourdes, quand cela m’arrivait, je priais le Seigneur mais c’est vers Marie que je me suis tournée.

Marie, qui est une mère avant tout et je ne peux décrire ce que j’ai ressenti. Je suis sortie de cette église complètement en paix.

Aujourd’hui, je me remets entièrement sous la protection de Marie.

                                                                                  Renée, Hospitalière du Train Rouge

 

 

Mon premier pèlerinage à Lourdes…

Il y avait très longtemps que je souhaitais aller à Lourdes, il se trouvait toujours quelque chose qui m’en empêchait. Un soir, alors que je me rendais à l’église, mon attention fut attirée par une feuille de papier froissée sur laquelle il était écrit : « Vous avez du temps de libre ! Devenez Hospitaliers ! ».

Tout est allé très vite. J’ai rencontré des gens formidables. En ce dimanche du mois d’août, me voici à la gare de Lourdes, où tout s’affaire à décharger les valises, les fauteuils roulants et les malles.

J’ai vécu un très beau moment lors de ma première visite à la grotte. Malgré la foule qui m’entourait, j’avais l’impression d’être seul avec Notre-Dame, comme enveloppé dans un nuage. J’ai ressenti un bien-être que je n’avais jamais connu auparavant.

L’accompagnement des malades m’a donné l’occasion de vivre une expérience très forte, notamment en allant aux piscines. J’ai été profondément touché par le regard de nos frères malades qui souffrent et qui sourient pendant que nous nous occupons d’eux.

J’ai également été marqué par l’intensité du recueillement lors des différentes cérémonies (messe à la grotte, messe internationale...). La messe avec l’Onction des Malades est un moment très fort de mon pèlerinage, j’en ai pleuré de voir cette confiance dans le regard des malades quand le prêtre s’avançait vers eux avec le Saint-Chrême.

Le chemin de croix, le soir, dans la montagne, fut un spectacle merveilleux, comme la retraite aux flambeaux. L’arrivée de Notre-Dame du Saint-Cordon à Lourdes, avec son flot de marcheurs et de cyclistes, qui avaient accompagné Notre-Dame depuis Valenciennes, c’était tout simplement merveilleux.

Je suis content d’avoir fait le parcours du chemin du Jubilé, celui-ci m’a permis de découvrir les lieux où Sainte-Bernadette a vécu.

Je garde un très beau souvenir de mon pèlerinage à Lourdes.

Je suis content d’appartenir désormais à cette famille qu’est l’Hospitalité.

Jean-Michel (train rouge)

 

 

Comme hospitalier pour la première fois, je ne comprenais pas mon épouse, ni mon entourage : ce que signifiait Lourdes pour eux. Maintenant, je le sais.

Ce que j’ai vécu à Lourdes, combien j’ai ressenti la présence de Marie, au fond de moi-même, ce que les malades m’ont apporté : « un regard, un sourire, que du bonheur !!! ». Les sanctuaires, la grotte, la prière aux piscines, je comprends beaucoup mieux le message de Lourdes.

Je n’ai jamais autant pleuré de ma vie, de joie, de bonheur, d’émerveillement, voilà ce que Lourdes m’a apporté, que du bonheur ! Merci et à l’année prochaine.

                                                           Un coucou aux malades, aux hospitalières.

Ce n’était que du bonheur.

 

                                                                                   Stéphane, hospitalier du Train Vert.

 

Un temps fort à Lourdes

 

Nous avions décidé, depuis quelques années, de nous rendre en pèlerinage à Lourdes, au terme de notre carrière d’enseignants chrétiens et en action de grâce pour tout ce qui nous a été donné de vivre au service des enfants qui nous ont été confiés.

Lourdes, un lieu de grâce où souffle l’Esprit, un lieu où Marie, mère de Dieu et mère des hommes, nous invite à partager cet immense amour dont elle est porteuse.

Grâce à deux couples d’amis, déjà engagés depuis plusieurs années, nous avons vécu ce pèlerinage au service des malades avec les hospitaliers du diocèse.

Nous avons été particulièrement impressionnés par la très grande disponibilité, la douceur, la gentillesse et le dynamisme de tous ces hospitaliers vivant, entre eux, une grande fraternité dans l’action auprès des souffrants.

Aidés par de nombreux jeunes : scouts, bérets verts, … nous avons rencontré une communauté fraternelle en marche vers Dieu.

Emus par tous ces malades nous confiant tout leur être, nous les avons accompagnés tout au long de ce merveilleux pèlerinage au cours duquel nous avons partagé, parmi une foule venue de tous les horizons, des moments de recueillement, de communion dans la prière et tout particulièrement le sacrement de l’onction des malades et la visite de Notre Dame du Saint Cordon de Valenciennes.

Nous avons été portés par la ferveur des très nombreux pèlerins, plus nombreux encore cette année nous a-t-on dit en raison du 150ème anniversaire des apparitions de Marie à Bernadette.

Au cours de ce temps fort, de nombreux liens d’amitié se sont créés et d’autres se sont renforcés. Nous avons, certes, donné de nous-mêmes mais, combien plus, nous avons reçu.

 

Deux nouveaux hospitaliers du train Orangé.

 

 

Je viens de découvrir Lourdes pour la première fois. Mon rôle a été d’accompagner le groupe des jeunes malades. J’ai eu un très bon contact avec eux. J’ai pu leur apporter de l’aide, du réconfort. Je garde un très bon souvenir de ce pèlerinage et je compte revenir l’an prochain.

Arnaud, 16 ans, hospitalier du Train Orangé.

 

Ce pèlerinage  m’a appris beaucoup de choses au niveau humain, au niveau de la foi et au niveau de ce que ressentent les personnes malades.

Anaïs, 19 ans, hospitalière du Train Orangé.

 

Cela m’a fait penser à ma confirmation. Tout ce qu’on entreprend est réalisable. Je me suis rapprochée de Marie par des temps forts et émotionnels, je n’arrivais plus à contrôler mes sentiments.

Julie, 18 ans, hospitalière du Train Orangé.

 

Dès mon arrivée, j’ai eu un peu de mal à croire en Dieu avec tout ce qu’on voit sur la terre, mais mon pèlerinage m’a apporté beaucoup de choses : J’ai compris que j’ai la chance d’être en bonne santé. J’ai vécu des rencontres magnifiques avec malades et hospitalières. J’ai pu comprendre que la foi apporte du réconfort aux malades. Désormais je penserai à ceux que j’ai rencontrés à Lourdes pour mes intentions de prière. Si je reviens, ce sera de nouveau en tant qu’hospitalière.

Sixtine, 16 ans, hospitalière du Train Orangé.

 

J’ai compris que j’ai de la chance d’être en bonne santé. Je me suis attachée aux malades, j’ai vécu une très belle expérience et espère revenir l’année prochaine.

Justine, 18 ans, hospitalière du Train Orangé.

 

26 ans à accompagner des malades. Que de sentiments partagés, joie, bonheur, paix mais aussi douleurs, peurs, de doute devant parfois tant de souffrance.

Marie à Lourdes est là pour accueillir tout cela, les joies, les peines, mais aussi pour nous aider à surmonter toutes les choses de notre vie qui paraissent difficiles.

Pour moi, hospitalier, une chose à Lourdes me paraissait insurmontable, les piscines, et pour la première fois en août 2008, j’y suis allé.

Depuis toutes ces années où Lourdes avait pour moi une grande importance dans ma vie, jamais je n’avais réussi à franchir le pas d’aller me baigner.

Je voyais pourtant les malades en revenir de joie, mais je pense que pour moi, il me fallait le temps de m’y préparer. L’aide d’un véritable ami m’a été d’une grande importance. Grâce à lui, j’ai découvert, non sans appréhension et difficulté le bonheur de m’abandonner dans les bras de Dieu car c’est comme cela que j’ai vécu cette expérience, un don total à Dieu, car si difficile que fut le chemin pour y arriver, c’est la sérénité, qui au moment d’entrer au contact de l’eau a envahi mon cœur.

Je profite donc de ce petit mot, dans « servir et partager » pour remercier cet ami, chose que je n’ai pas fait à ce moment-là, il m’a guidé, accompagné du début à la fin. Il est sûr que pour lui cela n’a pas été une tâche simple mais par sa présence et même ses silences quand il sentait que cela était nécessaire.

Ce jour-là, par sa présence, j’ai compris ce qu’un malade pouvait ressentir par l’accompagnement d’un hospitalier. Merci Marie.

                                                                                              Un hospitalier du Train Violet.

 

 

Témoignage de mon service aux piscines.

 

Etre de service aux piscines était, selon moi, réservé à des hospitaliers qui avaient suivi une formation spécifique ou qui avaient réalisé plusieurs stages dans le domaine. Ce service m’était complètement inconnu et voir les « pisciniers » (c’est le nom que je leur donne) avec leur tablier bleu sur lequel sont brodées en fil rouge les lettres NDL m’avait induit en erreur. La rencontre avec un « piscinier » a corrigé ma vision des choses lorsque celui-ci m’a demandé de me joindre à lui pour découvrir le service aux piscines et pour prêter main forte aux hospitaliers en sous nombre ce jour-là.

C’était pour moi une découverte et pour une découverte, quelle découverte !

Je m’attendais à voir des choses nouvelles mais jamais, je n’aurais pu imaginer les vivre avec autant d’authenticité, d’intensité et de profondeur : mélange de partage, de respect et de proximité avec autrui sous la bienveillance de Marie.

La première mission du « piscinier » consiste à accueillir la personne qu’elle soit malade, hospitalier ou pèlerin, à l’aider à se dévêtir et surtout à le préparer à entrer dans sa démarche de foi, voire de renouvellement de son baptême. Bien que cette préparation puisse paraître anodine de prime abord, elle est essentielle pour vivre pleinement les moments qui suivent.

Tout s’orchestre dans le calme, la sérénité et la douceur. Dehors, on entend les louanges à Dieu, à Marie, qui aident et portent les prières intérieures. L’endroit est paisible et silencieux, il ne règne dans ces quelques mètres carrés séparés par des rideaux qu’Amour et Paix.

Dans ces conditions, les échanges se font par le sourire, un sourire sincère et profond, une écoute et une attention particulière à l’autre qui se traduisent par des gestes de bienveillance qui donnent confiance. Ces gestes m’ont été transmis avant l’ouverture des piscines et je les restitue le plus fidèlement possible avec toute mon âme tant l’enjeu me semble important. Cette transmission de savoir était nécessaire même si la première fois, elle est un peu stressante. Il fallait en peu de temps apprendre à baigner une personne en fauteuil, une personne en brancard et surtout apprendre à nous organiser pour qu’à nous 6, nous nous accordions sur les rôles de chacun et leur mise en application sans que l’activité ultérieure ne vienne perturber la personne que nous allions baigner. La démarche est surtout valable avec les brancards qui nécessitent l’intervention de tous les « pisciniers » (seule une des 6 piscines leur est réservée). Il n’y a pas de répartition de rôle entre nous mais nous savons ce qu’il y a à faire. Aussi, chacun se hâte-t-il aux différentes tâches sans jamais interférer avec celles son voisin. Nous oeuvrons pour les personnes présentes, nous rassurons celles qui se baignent pour la première fois, nos gestes doivent être précis et nous avons parfois la chance d’avoir une personne un peu plus expérimentée dans le groupe qui nous fait part de son enseignement ou qui vérifie que tout se passe correctement.

La deuxième mission du « piscinier » consiste certes à baigner, mais aussi, et surtout, à tout mettre en œuvre pour que la personne accueillie se recueille dans les meilleures conditions et puisse accomplir ce que Marie a demandé à Bernadette pendant les apparitions. Nous passons alors avec elle dans la deuxième partie de la piscine, réservée au bain, tout aussi exiguë mais plus intime.

Nous sommes trois « pisciniers » avec elle, parfois deux, et nous devons être absents malgré notre présence, nous devons nous faire oublier. Et pour cela, avec beaucoup de précaution et de tranquillité, nous lui indiquons qu’elle peut se recueillir, qu’elle peut se livrer à Marie et que nous l’accompagnons dans sa prière. Nous sommes là à son service, à son écoute. Si elle ne parle pas, si elle ne nous entend pas, si elle ne nous comprend pas, un sourire suffit, un signe de croix, une prière avec elle ou pour elle suffit. C’est un moment fort que Marie nous permet de vivre, moment au cours duquel Celui que nous accueillons nous donne toute sa confiance pour le conduire. Parfois un dialogue court s’installe, parfois, il nous exprime les raisons de sa présence, parfois des pleurs en disent long sur son fardeau car chacun vit son passage aux piscines à sa manière. Devant Marie, la personne qui vient se baigner y vient en toute vérité, sans faux-semblant et elle nous autorise à partager ce moment avec elle alors que nous ne la connaissons même pas. C’est une grande preuve de tolérance, d’amour qu’elle nous donne. Je n’oublie jamais qu’elle est seule devant Marie avec comme unique vêtement un linge qui lui couvre les hanches jusqu’aux genoux et qu’à ses côtés, nous sommes en vêtements. Le décalage peut paraître anodin mais il peut ne pas l’être pour la personne baignée. C’est pourquoi, la façon dont nous nous comportons est primordiale et nécessite que nous nous effacions pour qu’elle puisse vivre sa rencontre avec Marie dans la pleine intensité.

Le « piscinier » veille d’ailleurs à ne pas la brusquer et bien que les piscines soient bondées avant même leur ouverture, chaque personne qui vient se baigner est reçue avec sérénité pour donner à l’instant qu’elle vit toute sa dimension.

Le bain en lui-même est le moment le plus fort, indescriptible tant l’émotion est intense pour celui que nous baignons. Avec un autre « piscinier », nous l’allongeons dans l’eau en lui soutenant les épaules. Il n’y a pas réellement de force physique à avoir pour effectuer ce geste, d’autant plus lorsqu’il dispose de l’usage de ses jambes, il nous aide beaucoup sans le savoir, et dans le cas où il aurait des difficultés à marcher, nous le portons avec une sangle spécialement prévue à cet effet et le baignons à 5. Je suis souvent touché par le bien-être des personnes que nous venons de baigner, par le sourire qu’expriment leurs visages réjouis, apaisés par le décalage entre avant et après.

Les piscines sont petites et pourtant si profondes par leur capacité à écouter et à absorber les prières des personnes qui viennent y déposer leur fardeau, leur peine, leur joie, leur remerciement. Toutes en ressortent le cœur libre, emplies d’une joie indicible, comme libérées d’un invisible poids. Les visages sont détendus, les esprits allégés. C’est un véritable plaisir de les voir ainsi. Elles nous remercient pour l’aide que nous leur avons apportée et nous les remercions pour la confiance qu’elles nous ont témoignée.

Lorsque j’entendais les « pisciniers » parler de leur office et des émotions qu’ils vivaient avant que je ne les découvre moi-même, je m’étonnais et malgré leur récit, je ne comprenais pas leur joie. Maintenant que je sais ce qu’ils ont ressenti et ce qu’ils ressentent, je comprends ceux à qui je raconte cette expérience et qui s’étonnent de ce que j’y vis. Bien que j’assure ce service pour la quatrième fois, je vis toujours ces moments de communion avec autant de joie. Les piscines rendent intérieurement joyeux les gens tant celui qui est baigné que celui qui baigne. Depuis, je me suis perfectionné en anglais et en allemand pour faciliter les dialogues avec les étrangers afin d’être plus clair dans les indications que je leur transmets. Comme nombre d’hospitaliers de mon diocèse, j’attends avec impatience le prochain pèlerinage pour reprendre du service aux piscines.

 

                                                                                              Pierre LOTTIAUX

                                                                                              Train Orangé

 

Deux événements m’obligent à ne pas faire mon chemin du jubilé en entier. Mais Marie me prépare à autre chose. Nous fêtons les 150 ans des apparitions, le millénaire de N.D. du St Cordon mais moi aussi, je fêtais mon 20ème pélé dont 12 en hospitalité.

Sur 20 pélés, je n’ai jamais ressenti le besoin d’aller me plonger dans la piscine. L’enthousiasme de Frédérique m’aide à dire « oui » « n’aie pas peur » abandonne-toi ! Et nous partons à la piscine, un monde fou, beaucoup d’attente, finalement, il s’affiche complet, après une tentative auprès d’une hospitalière, nous avons un refus. Frédérique était vraiment désolée, ce ne sera pas pour cette année car le lendemain, jour du départ est une journée très chargée.

Le lendemain matin avec Helga, je me mets en route pour la messe, arrivée aux arcades, nos pas se dirigent vers les piscines, toujours autant de monde après une discussion avec un brancardier, il nous dit : « écoutez, je ne vous ai pas vues »,  au-dessus, deux autres brancardiers tournaient le dos, nous voilà assises à attendre notre tour.

Nous entendions les chants de la messe et avec Helga, nous disons notre chapelet, c’était fort, très fort. C’est en sanglots que je m’abandonne à cette belle rencontre, en sortant de la piscine, c’était l’élévation sans tarder, nous marchons vers la prairie en priant, en chantant, en pleurant. Mon cœur exaltait de joie, Dieu était là.

Nous arrivons au moment où Monseigneur GARNIER dit : « donnez-vous la paix ». Trop d’émotion nous envahit, c’est enlacés que nous pleurons de plus belle, en disant : « Merci Seigneur, merci » et nous prenons l’eucharistie. C’est avec toute sa grâce que Marie m’a conduite vers un dieu d’amour, de joie et d’espérance.

En retrouvant les miens et la dure réalité de la vie, je m’aperçois que nous devons être et rester une lampe allumée. Les grâces que nous recevons doivent être partagées, le Seigneur a tant besoin de nous.

Merci à ma maman du ciel de tant de grâce. Merci à ND du St Cordon de nous protéger de toutes les pestes qui nous entourent.

Merci à Frédérique et Helga et toutes celles qui m’ont aidée lors de ce pélé jubilaire 2008.

Ce pélé fut pour moi le plus riche en partage, en émotions et en prières. C’est pourquoi le Seigneur m’a aidée à avancer dans ma démarche d’hospitalière afin de vivre pleinement ce pélé exceptionnel.

J’ai très fortement ressenti son amour et sa puissance. J’en ai repris goût à prier tous les soirs.

Nadine, hospitalière du Train Vert

 

 

Servir et partager …

 

Servir : J’ai chanté en chorale paroissiale dès l’âge de 10 ans. A l’âge de 16 ans, j’ai débuté l’étude de l’orgue et commencé à accompagner les offices (guidée par les précieux conseils du Père Jean TONNEAU) ... cela dure maintenant sans interruption depuis plusieurs décennies !

La musique est donc pour moi un véhicule de prière et me permet aussi d’aider les autres à prier, ce que j’essaye d’accomplir de mon mieux ! Un organiste liturgique n’est pas un concertiste ... Ma formation liturgique est passée entre les mains de Monseigneur BELLIARD et l’abbé Pierre PODEVIN, deux grandes figures du monde de la musique liturgique dans le diocèse d’Arras ...

Et puis ma route a croisé celle de la famille DERVEAUX. L’idée a donc germé de servir auprès des malades dans le cadre du pèlerinage diocésain. J’ai néanmoins laissé passer encore quelques années, toujours très occupée l’été par des activités nombreuses et variées (vie de famille, travaux dans la maison, concerts, etc.). Je n’ai mis mon projet à exécution que cette année 2008.

Je n’avais qu’un très lointain souvenir de Lourdes (pèlerinage en 1971 avec une religieuse d’Aniche qui nous enseignait le catéchisme et animait le patronage). Ce que j’ai vécu cet été m’a sidérée : cette foule grouillante qui inonde le sanctuaire et la ville de Lourdes, cette ferveur partout présente dans les différents endroits du sanctuaire, la disponibilité désintéressée et la grande modestie de tant d’hospitaliers qui mettent un moment leur vie personnelle entre parenthèses pour se consacrer corps et âme aux malades qui leur sont confiés ...

Partager : Ce que j’ai admiré par-dessus tout, ce sont les professionnels de la santé – médecins, infirmières – qui consacrent encore un peu de leur temps de congé à tous ces malades.

On découvre, en discutant avec les uns et les autres, que certaines personnes – malades comme hospitaliers – ont parfois vécu des moments fort douloureux dans leur vie : leur foi inébranlable les aide à supporter, voire admettre ces épreuves. Les relations malades – hospitaliers sont réciproques : ce que l’on peut apporter à l’autre trouve une résonnance.

Bravo à tous les organisateurs : aucune faille ne m’est apparue dans cette gigantesque organisation qu’est un pèlerinage impliquant des malades. Chacun tient le rôle qui lui est attribué en mettant ses compétences personnelles au service des autres. On imagine aisément le travail de fourmi qui est fourni en amont ...

Les hospitaliers forment une grande famille à laquelle je me suis assez vite sentie intégrée. Cette première expérience enrichissante connaîtra forcément un prolongement ...

Martine RANSON

 

 

 

Article publié par Hospitalité Diocésaine • Publié le Mercredi 04 mars 2009 • 7659 visites

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